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REVUE

DE

LINGUISTIQUE

ET DE

PHILOLOGIE COMPARÉE

TOME XLVI

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REVUE

LINGUISTIQUE

PHILOLOGIE GOMPARÉE

RECUEIL TRIMESTRIEL

PUBLIE PAR

JULIEN VINSON

PROFESSEUR A L'ÉCOLE NATIONALE DES LANGUES ORIENTALES VIVANTES INSPECTEUR DES EAUX ET FORÊTS

Avec la collaboration de divers savants français et étrangers

TOME QUARANTE-SIXIÈME

CHALON-SUR-SAONE

IMPRIMERIE FR.VNÇ\ISE ET ORIENTALE

E. BERTRAND

5, Rue des Tonneliers, â U^ I Ui

1913

LA LINGUISTIQUE

(Observations sur un discours récent)

La France, quoi qu'on en ait dit, est au premier rang des puissances colonisatrices; partout elle s'est établie, partout elle a passé, elle a laissé une trace ineffaçable. Sa langue et son esprit vivent encore à Maurice, que nous appelont l'île de France, au Canada, à S'-Domingue ; ils ne sont point encore oubliés à la Louisiane et, chose plus surprenante, les noirs de la Trinité, qui n'a jamais appartenu à la France, parlent un patois créole français. Mais c'est au Canada que notre langue a le plus de vigueur. Il s'est formé à Québec une Société du parler fran- çais qui travaille énergiquement pour la propaga- tion et la conservation des traditions et du lansrasre de leurs ancêtres. Le dernier Bulletin de cette So- ciété (vol. X, no 9-iO, mai-aoùt 1912. Québec, Uni- versité Laval, in-8°, p. 321-394) est d'un intérêt exceptionnel. Il est consacré uniquement au Con- grès de la langue française qui s'est tenu, pour la première fois, à Québec, du 24 au 29 juin dernier, dans les salles de l'Université Laval, ornées de dra- peaux aux couleurs « papales, anglaises, françaises et américaines ». Le premier acte du Congrès a été

1

l'envoi de trois télégrammes au Pape, au Roi d'An- gleterre et à l'Académie française et rien de tout cela ne saurait nous étonner, car le Congrès a été organisé surtout par des prêtres catholiques.

L'œuvre en tout en est excellente, elle a toutes nos sympathies et doit être vivement encouragée.

Le principal discours est celui qui a été pro- noncé le 25 juin, dans la séance solennelle du soir, par M. Etienne Lamy, délégué de l'Académie fran- çaise. C'est un beau morceau d'éloquence écrite, une belle amplification de rhétorique ; certains passages sont d'une superbe envolée, ceux notamment relatifs à la langue française, à son développement, à son rôle dans le monde. 11 y a même une pointe spiri- tuelle contre les « innocents » fabricateurs de langues artificielles.

Ce discours est naturellement réactionnaire et clérical. 11 finit par des félicitations aux Canadiens qui ont gardé les vieilles traditions chrétiennes de la France. 11 commence par une attaque, inattendue, contre les philosophes du XYIIP siècle qui, par leurs relations avec la grande Catherine et avec Frédéric II, étaient devenus antipatriotes. M. Lamy n'a garde d'oublier les arpents de neige qu'on a tant reprochés à Voltaire quoique ce soit seulement une boutade qu'il mit dans la bouche de Martin, dans Candide^ ;

1. Cf. Voltaire. Candide ou l'optimisme, Chap. XXIII : a Vous connaissez l'Angleterre. Y est-on aussi fou qu'en France ? C'est une autre espèce de folie, dit Martin. Vous savez que ces deux grandes nations sont en guerre pour quelques arpents de neige vers le Canada, qu'elles dépensent pour cette belle' guerre beaucoup plus que le Canada ne vaut. »

il suffit de se reporter au texte pour voir qu'il n'y a rien d'antipatriotique ni même d'anticolonial. Le philosophe y déplore seulement les maux de la guerre et les causes futiles qui les font naître souvent. \o\- taire d'ailleurs a écrit qu'il valait mieux avoir des rentes sur la France que sur la Prusse et il a l'un des premiers déploré la perte de Pondichéry.

Au point de vue philosophique et au point de vue scientifique, il faut reconnaître que le discours de M. Lamy est assez médiocre, Xous y constatons une fois de plus la suffisance ignorante de certains catholiques, clercs ou laïques, libéraux ou ortho- doxes absolus : ils ne savent rien des mœurs, des religions, de la mentalité des divers peuples du globe, mais ils affirment, gourmandent, condamnent avec une imperturbable assurance. Ils ne connaissent que l'Europe et rapportent tout à cette plus petite partie du monde. Ainsi ^I. Lamv nomme seulement, comme pouvant prétendre à l'universalité, cinq lan- gues européennes, l'allemand, l'anglais, l'espagnol, le français et le russe^ et il n'a pas pensé à l'arabe qui s'est étendu sur une si grande partie de la terre et qui se répand de plus en plus en Afrique de nos jours. M. Lamy ne comprendrait peut-être pas que l'islamisme est la religion la plus adéquate à l'esprit des Africains pour qui elle sera un puissant instru- ment de progrès et de civilisation.

M. Lamy, du reste, est un érudit distingué, un littérateur éminent, ce n'est point un homme de science. Pour en être convaincu, il suffit de lire ce qu'il écrit sur les langues, sur leur formation, leur

développement, leurs variations, et sur les voyelles et les consonnes. Mais tout cela est si confus et si peu précis que la discussion est à peu près impos- sible. Je relève cependant un passage, moins vague, qu'il peut être utile d'examiner scientifiquement.

Page 348, M. Lamy dit en effet : « Les langues sont, comme les hommes eux-mêmes, esprit et ma- tière. La matière, c'est la dimension des mots, leur poli ou leur rudesse, leur légèreté ou leur pesan- teur, la netteté de leurs arêtes ou l'incertitude de leurs contours. L'esprit est l'ordre selon lequel les mots s'attirent, se groupent et se hiérarchisent pour exprimer et associer les idées. La matière des langues leur semble impérieusement fournie par le sol, le climat, la place du monde naissent les races. Les épais brouillards du septentrion, la muette matité de la neige, l'anarchie hurlante des vents, se retrouvent dans les sons rauques, sifflants, confus, assourdis, indistincts de certains dialectes. Ceux des contrées torrides sont brefs, gutturaux, hale- tants, comme brûlés dans la bouche des hommes. Seuls, les pays tempérés le soleil est douceur, l'atmosphère pureté et le sol richesse, produisent comme les plus belles fleurs les langues harmo- nieuses. L'esprit des langues ne varie pas moins. 11 y a des races à Tintelligence lente, leur conver- sation épaisse et comme engourdie leur ressemble. Certaines cherchent leurs pensées dans les mêmes brumes s'effacent leurs paysages. Certaines ont des idées plus nettes, mais s'inqiiiétant peu de les ordonner, les battant comme des cartes dont la

place ne diminue pas la valeur, pourvu que le jeu soit complet. Certaines ont le goût des contourne- ments, des inversions, des surcharges, des inci- dences imbriquées, toléreraient qu'un discours formât un bloc d'une seule phrase et attendent, pour comprendre le sens de cette phrase, son dernier mot. D'autres races au contraire sont avides de clarté, soucieuses de précision, promptes d'intelli- gence. Plus elles le sont, plus elles portent ces dons dans leur langage, plus il devient donc rapide, logique et lumineux. »

J'ai cité ce passage en entier, non parce qu'il est plein d'éloquence et de poésie, mais parce qu'il contient toute une théorie. Pour M. Lamy, la science du langage s'occupe des langues formées, dans leur fonctionnement et leur rôle social. A ce point de vue, la matière en est bien les mots et la phrase peut représenter l'esprit; c'est de la grammaire réduite à l'étude des formes, ce que nous appelons morphologie (matière) et à la syntaxe (esprit) ; cette étude constitue une science sociale, philosophique ou historique. Par suite de cette conception, l'aca- démicien délégué à Québec a bien vu l'influence du climat, du sol et des races, c'est-à-dire des mœurs, mais il s'est trompé dans l'application qu'il en a faite, il a pris l'effet pour la cause et a confondu les mots avec les éléments qui les composent. La syn- taxe et les formes grammaticales ne sont pas in- fluencées de la même manière, et les noms qui constituent le squelette des mots le sont encore d'une autre manière. Ce n'est pas à dessein ou par

- G -

une sorte d'imitation instinctive que les langues correspondent aux climats, ce sont les climats qui, agissant sur les organes vocaux, modifient les sons et les bruits qui en sont les produits naturels. Les indications de M. Lamy ne sont pas des observa- tions de fait, ce sont des hypothèses issues dans le silence du cabinet, de considérations et de réflexions métaphysiques. Elles ne supportent pas Texamen : on ne comprend comment le brouillard et la neige,, les tempêtes peuvent produire à la fois des sons rauques, sifflants et indistincts, car un son sifllant est parfaitement distin(;t, et pour être rauque un son n'est nullement assourdi; d'autre part, si les régions torrides produisent des sons gutturaux, pourquoi n'est-ce pas le cas de toutes les langues de l'Afrique et de l'Asie méridionale ? Il n'est pas vrai au surplus que les langues des zones tempérées soient harmonieuses et douces. La vérité est que le froid, la chaleur, l'humidité ou la densité de l'air, l'altitude, la végétation, et bien d'autres agents ex- térieurs interviennent dans le développement de la parole humaine. Cette action est très complexe et nous ne pouvons guère que la constater. Pourquoi le li mouillé latin est-il devenu la jota de l'Espagne orientale ? pourquoi les explosives gutturales pures sont-elles la caractéristique de l'arabe et de ses congénères ? pourquoi les cérébrales du sud et de l'ouest de l'Inde se retrouvent-elles, moins afiirmées, en Angleterre ?

Mais, pour nous, la linguistique est une science naturelle, qui ne doit avoir d'autres méthodes que

celle des sciences naturelles, celle de l'observa- tion et de l'expérience. Une langue est pour M. Lamy, ce qu'une plante est pour un horticulteur, un fleu- riste, un forestier, un pharmacien, un industriel spécialiste; pour nous, c'est comme la même plante entre les mains d'un naturaliste. Il ne l'étu- dié pas en vue de son emploi et de ses qualités extérieures, mais il cherche à en déterminer la nature intime et les éléments primordiaux.

Ainsi faisons-nous des langues ; nous les analy- sons, nous les décomposons, nous les disséquons jusqu'à l'extrême limite. Le langage est l'expression sonore de la pensée, mais tandis que les littérateurs, les historiens, les philologues s'occupent surtout de la pensée et de la forme qu'elle revêt, les linguistes étudient principalement l'expression matérielle en elle-même ; or, la pensée se manifeste par des pro- positions, et chaque proposition est formée de mots. La signification de ces mots n'est point absolue, elle est toujours relative et elle varie suivant les phrases et suivant la complexité plus ou moins grande du mot lui-même. En comparant les mots entre eux, il est aisé de voir qu'ils ont des parties communes et que leur signification varie en raison de leurs ressemblances ou de leurs différences par- tielles. En séparantceséléments communs, nous arri- vons à réduire les mots à des monosyllabes et nous voyons la signification devenir de moins en moins pré- cise. Dans les langues que j'ai spécialement étudiées, ces monosyllabes ultimes, ces racines, sont composés d'une voyelle, ou d'une voyelle et d'une ou plusieurs

consonnes, sous ces formes : «, ba^ ai\ har^ abr, bra ; elles se classent en trois catégories, les ono' matopées, imitation subjective ou objective des bruits extérieurs, et les racines significatives dont les unes expriment une idée d'action, de mouve- ment, d'expansion, d'énergie et les autres au con- traire une idée d'état , de repos, d'immobilité, d'inertie. Bien entendu, nous avons exclu de cette analyse des mots empruntés à d'autres idiomes. En remontant des racines aux mots, on peut se rendre compte de la mentalité primitive des peuples qui parlaient la langue étudiée et de leur degré relatif de civilisation. Je crois pouvoir établir ainsi que les Basques et les Dravidiens primitifs n'avaient ni religions, ni lois, ni industries. La famille basque n'était problablement à l'origine qu'une polyandrie collective par habitation. Les Dravidiens ne connais- saient guère que trois ou quatre métaux : le brillant (or), le blanc (argent), le rouge (cuivre) et le noir (fer). Chez ces derniers, le temps passé s'indiquait par une racine impliquant état, immobilité et qui servait à déterminer des substantifs ; le présent aoristique par une particule servant au datif et exprimant un mouvement. Les Basques marquaient leur passé par le même signe que le locatif f/<2«/" ou le génitif de, et ils formaient des causatifs je fais venir par la particule vers.

On sait que, dans toutes les langues, la conju- gaison primitive se réduit à deux temps, le passé qui indique un état ou une action accomplis, certains, connus, déterminés et un présent aoristique corres-

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pondant à un état ou à une action en voie d'accom- plissement et par suite indéfinis, vagues, incertains, 11 est donc naturel que le premier temps soit exprimé par les racines de repos, d'immobilité, de stabilité et le second par des syllabes d'action et de mouve- ment. Les mêmes observations s'appliquent aux idées de personne, de genre et de nombre. En dra- vidien, la première personne, postulatum nécessaire, s'indique par le démonstratif éloigné /z, vague, imprécis, inobservable, et la seconde par i, démons- tratif prochain qui tombe sous l'observation directe : la première est repos, la seconde veut un mouve- ment. En basque, la première est n, locatif et génitif, position; la seconde/?, identique à la pluralité, c'est- à-dire à l'extériorisation, au mouvement. Le nombre procède de la distinction entre celui qui parle, l'unité fondamentale, et la masse objective qui attire son attention et sur laquelle il peut exercer son activité ; puis le collectif a formé des catégories et s'est développé en duel et pluriels inclusifs et exclu- sifs. Quant au genre, il rentre probablement dans le nombre, car il procède primitivement de la distinc- tion physique : si l'on observe la sexualité, comme chez les Dravidiens, il n'y a pas d'expressions géné- rales, chaque mâle et chaque femelle a son nom particulier; si l'on constate seulement la différence de conformation^ on fait comme les Basques qui distinguent les genres seulement à la seconde personne du verbe et indiquent le masculin par A", signe de pluralité, de mouvement, d'énergie, peut- être de virilité et le féminin par w, signe d'état, de

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repos, de passivité. Remarquons en passant que ridentification des racines est parfois fort difficile, parce que les sons et les bruits qui les composent sont soumis non seulement aux influences climaté- riques, mais encore aux accidents ordinaires de la vie, affaiblissement, renforcement, harmonisation, construction, suppression partielle, etc.

On pourrait se demander quelle relation il existe entre le son et la signification,, ou, en d'autres termes, pourquoi telle racine a tel ou tel son. Cette question est-elle vraiment utile? Elle se rapporte en tout cas à celle de l'origine du langage. Les amateurs des causes finales ou des causes premières ont proposé beaucoup de solutions ; les plus naïfs dirent que le langage est de révélation divine, explication qui n'explique rien, car elle a juste autant de valeur que la vertu dormitive du Malade imaginaire. L'origine du langage doit être cherchée, selon moi, dans le cri spontané de l'animal, exprimant une sensation, une impression, une douleur, un plaisir plus ou moins vif, devenu, par l'observation, un cri d'appel, un moyen de commimication. L'homme, dont les organes vocaux sont plus parfaits, peut disposer d'un nombre plus considérable et plus varié de sons articulés dont les combinaisons diverses forment des racines primitives. La signification des racines a été d'abord précisée par le geste, comme fait l'enfant, puis le geste a été remplacé par d'autres racines secondaires, et voilà les idiomes monosyllabiques. Par l'usage, ces racines secondaires ont perdu leur indépendance, se sont altérées plus vite que les

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autres, et ont fini par se souder à elles, ce qui a produit les langues agglutinantes. Mais la complexité de la pensée, formulée en signification et relation, a été mieux rendue plus tard par la flexion, simple modification phonétique des voyelles, et même parfois des consonnes, radicales. Il y a d'ailleurs deux périodes dans la vie d'une langue, celle elle reste isolée et progresse librement, la période du développement formel^ et celle où, mise en contact avec d'autres idiomes, elle est sujette à la concur- rence vitale, subit des influences plus ou- moins actives, s'augmente par voie de pénétration et d em- prunt, ne reconnaît plus ses racines et ne se déve- loppe que par la composition, période historique ou de décadence formelle, car les mots, n'étant plus considérés que comme un tout indivisible, sont moins résitants aux actions extérieures. C'est, je crois, tout ce que la science peut dire aujourd'hui.

La science a banni de son domaine le merveil- leux, le surnaturel, l'absolu; elle ne connaît plus la crédulité, le dogmatisme, \a priori. Elle ne se propose plus de justifier des hypothèses aventu- reuses ; elle ne cherche plus à vérifier des théories préconçues. Elle laisse les romanesques, les théolo- giens, les philosophes, s'enivrer de la splendeur de leurs rêves, s'égarer dans les fantaisies illimitées de leur imagination aventureuse, se perdre dans la métaphysique et dans l'idéal, et elle poursuit sa route, patiente, inflexible, jamais lasse, vers l'hori- zon, de plus en plus élargi, brille incessamment, sans tache, sans éclipse, sans nuage, l'astre éclatant de la vérité. Julien Vinson.

PETITE GRAMMAIRE

DE LA

LANGUE JUDÉO-ALLEMANDE (JARGON)

fSuitc)

VIL Verbe

§ 1. Infinitif

La terminaison ordinaire de l'infinitif est -en.

Mais les mots hébreux forment régulièrement des verbes en 'n (Ex. : MMIT 'n, tuer), sauf \k le radical se termine en une des lettres /, m, n. Ex. : TUBL 'en, HLUM 'en, âDKN 'en.

La finale -enen est exceptionnelle. Ex. : IIRG 'enen, GNB 'enen, liTM 'enen, HNP 'enen. Il importe de noter que ce sont de véritables verbes, sans rien de commun avec la périphrase verbale, d'ailleurs très commune^ formée d'un mot hébreu employé attributi- vement avec l'auxiliaire sein : Ex. er hot sich MUSR gewen, il s'est livré.

L'infinitif jargon peut aussi éventuellement remplir les fonctions d'un nomen actionis, mais son complé- ment, au lieu d'être au génitif, se met à l'accusatif : Ex. beim efenen di thir, et non beim efenen [un der thir.

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§ 2. Indicatif présent

I

ich glaub du glauhsst

er fjlaubt niir glauben ihr glaubt set glauben

II ich PU+L du PU+L 'sst er PU+L 't mir PU + L 'n ihr PU+L 7 sei PU + L'n

III

ich ratewe du ratewesst er rateœet mir ratewen ihr ratewet sei ratewen

IV ich GNB 'e du GNB 'esst er GNB 'et mir GNB 'enen ihr GNB 'et sei GNB 'enen

Le I donne la flexion d'un verbe régulier ail. ; le n" II, celle d'un verbe régulier hébreu.

Le III concerne les verbes en -ewen, ainsi que ceux empruntés au slave {blonjen, hulien, etc.). Dans ce cas, V-en final de l'infinitif se prononce dis- tinctement comme syllabe à part, et Ve est maintenu à toutes les personnes à l'indicatif présent.

Les verbes hébreux en -enen {n.° IV) se conjuguent de même, sauf l'emploi de la désinence -enen aux 1''* et personnes du pluriel.

Enfin, certains verbes ont un présent irrégulier. Ce sont :

Les verbes en -len précédé d'une consonne, qui font, par exemple, pour handlen : ich handel, du handelsst, er handelt, mi?' handlen, ihr handelt, sei handlen.

Les verbes en -sen ou -ssen, qui ne prennent qu'un -t à la personne du sing. : Ex. blosen, ich blos, du blost; beissen, ich beiss, du beisst.

Mais ceux en -schen {-tschen) et -^en conservent la finale -sst à cette même personne : Ex. si^en, ich sis, du sissst ; ich wasch, du wa^chsst ; patschen, ich patsch, du patschsift.

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Les verbes en -ten, qui ne prennent aucune dé- sinence à la 3^ personne du sing. ni à la personne du pi. : Ex. beten, er bet, ilir bet.

Les verbes en -deii se conjuguent régulièrement. Toutefois, quelques emprunts allemands en -den et -teti^ non complètement encore naturalisés en jargon, conservent leur forme originale : Ex. bllden, du bil- desst, er bildet, ihr bildet ; heiraten, du Jieiratesst, er heirûiêt, ihr hêiratèt.

Les neuf verbes suivants, qui ne prennent pas le -t k la 3*" personne du sing., savoir : darfen, kenen (ou konen), megeti (mais on dit erfermegt), inusen, solen, welen, wissen, taugen, toren, donc er darf, er ken, etc. Mais la personne du pi. suit la règle générale : ihr darft , ihr kent , etc.

Les verbes gehn, séhn, schtehn, qui prennent -en aux 1"^*^ et personnes du pi. : mir ou sei gehen, sehen, schtehen.

Les verbes welen, wissen, geben, thon, dont le présent de l'indicatif se conjugue :

ich wil ich weiss ich gib ich thu

du wilsst du weisst du gibsst du thusst

er wil er weiss er git er thut

mir wilen mir weissen mir giben mir thuen

ihr wilt ihr weisst ihr git ihr thut

sei wilen sei weissen sei giben sei thuen

•Finissons par une remarque d'application générale. Quand le pronom du suit le verbe, à la forme interro- gative, une contraction s'opère nécessairement : Ex. woss machsstu ? \Dour woss machsst du?

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§ 3. Impératif

La personne du sing. de l'impératif reproduit la l""^ personne du sing. du présent de l'indicatif, et la 2^ personne du pi. la personne correspondante de ce même temps.

Les 3®^ personnes se forment avec solen {sol er gehn, solen sei gehn), et cet auxiliaire est parfois aussi employé aux autres personnes : solsst gehn, ilir soit gehn, etc.

La l*"* personne du pi. est régulièrement formée au moyen de lomir : lomir gehn, allons !

§ 4. Auxiliaires et Participes

Les autres temps étant des composés d'auxiliaires et de participes, il y a lieu d'étudier au préalable la conjugaison des uns et la formation des autres.

Sein (être)

Ind. présent

Parfait

Futur

ich bin

ichbingewe{se)n .

ich wel sein

du bisst

. du bisst gewe{se)n

du icesst sein

er is

etc.

er icet sein

mir senen

mir welen sein

ihr sent

ihr v:)et sein

sei senen

sei welen sein

Impératif

Conditiôhn&l' -

Infinitif

ich wolt sein

sein

sei

du loolsst sein

Part, présent

sol er sein

er wolt sein senei

id{ig) owseiend{ig)

16- -

lomir sein mir wolten sein sent (ou sett) ihr woU sein solen set sein sei wolten sein

Hoben (avoir)

Part, passé

gewesen ou (jewen

Ind. présent

Parfait

Futur

ich hob

ich hob gehat

ich wel hoben

du liosst

du hosst gehat

du

wesst hoben

er hot

etc.

etc.

mir hoben

ihr hot

sei hoben

Impératif

Conditionnel

Infinitif

ich wolt hoben

hoben

hob

du wolsst hoben

Part, présent

sol er hoben

etc.

hobend{ig)

lomir hoben

Part, passé

hot

gehat

solen sei hoben

Le participe présent se forme en ajoutant •d{ig) à l'infinitif, sauf que la forme en -dig peut en supprimer l'-;i final : Ex. schweigen,schweigend{ig), schweige- dig.

Toutefois, les verbes gehn, schtehn, sehn ont comme participes gehend{ig), schtehend{ig), sehend{ig) ; thon fait thueiid{ig), et welen, welend{ig) ou wilend(ig).

Employé comme adjectif ou substantif, le part. prés, se termine le plus ordinairement en -d, tandis que la. forme en -dig est la seule employée au gérondif (part, prés, adverbial).

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Le participe passé reproduit, en principe, la per- sonne sing. de l'ind. prés., avec ge- préfixé (sauf pour les verbes en -iren) : Ex. er glaubt,geglaubt ; er aress- tirt, aresstirt. Mais les verbes qui ne prennent pas le -t à la personne l'ajoutent ici : gedarft, gekent, etc.

En outre, il existe un certain nombre de formations irrégulières, dont la plupart répondent à l'ail. En voici les principales :

gebaken (aussi gebakt) gebaugên (aussi gebaugt) gebeten (de beten, prier,

mais gebet, de beten,

étendre) gebissen

gebiten (de beiten) gebliben geblosen

geboden (de boden) geboren ferborgen geborschten geboten gebracht gebrochen gebroten gebulen (aussi gebilt, de

bileri) gebunden ferdorben

gedroschen

ferdrossen

gedrungen

gedungen

gefaleii

gefangen

befaulen

gefelen

gejlaugen

gejlochten

gejïossen

gefohren

gejressen

gefroren

erfunden

gefunen

gegangen

gegeben

fergessen

geglichen{siussigegleicht)

gegolten

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gegossen

gegrifen (aussi gegreift)

gegroben

fer g une n

gehalten

gehangen

gehauben

geheissen

geholfen

gehunken

gekliben

geklungen

geknipen {âuss'i gekneipt)

geknoten

gekrigen{aussigekrogen, de krigen, mais krigen sich fait gekpêit sich)

gekrochen \^'iis ^^\ *'

gekumen

gekwolen

eingeladen

gelai{chten

gelegen

gelesen (aussi gelest)

gelihen

geliten

geloden

gelofen

ferloren

geloschen

gelosen (aussi gelost)

gelungen

gelunken

gemiten (aussi gemeidt)

gemohlen{8iUssi gemohlt)

gemolden (aussi gemel-

det) gemolken (aussi gemelkt) gemossten genossen genumen geraten (aussi gerat, de

vaten) geriben gerissen geriten geroten gerujen gerunen

gesalzen (aussi gesalzt) gesaufen (aussi gesauft) gesaugen (aussi gesaugt) geschafen (de schafen,

créer, mais geschajt,

de schafen, fournir) gescheh{é)n erschinen (aussi er-

scheint) geschlifen (aussi ge~

schleift) geschlojen

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geschlogen

geschlossen

geschlungen

geschmissen

geschmohen

geschniten

geschoben

geschochten (de schech-

ten, abattre) gescholten geschonken (aussi ge-

schenkt) geschoren geschossen geschoten geschpigen (aussi ge-

schpeit) geschpunen (aussi ge-

schpint) geschpolten geschproken geschprungen geschriben geschrien geschroken geschtanen geschtaussen geschtigen (aussi ge-

schteigt) geschtochen geschtorben

geschtrichen (aussi ge- schtreicht)

geschtriten

geschunden

geschwigen

geschwolen

geschworen

geschwumen

ferschwunden

geseh{é)n

gesessen

gesungen

gesunken

gethon la forme dé- terminée gethonener, -e, etc.)

getriben

getrqfen

getrogen

getroten

getrunken

ongewahren (de onweh- reu)

gewaksseii

gewaschen

gewaten

gewaugen (aussi gewegt)

bewaugen (de bewegen, pousser, mais bewegt, de bewegen, remuer)

gewisen * '

t>Q -

gewolt (de wilen)

geworbeîi

geworen

geworfen

geworgeri

gewunen

gewunken

gewunschen gewusst gezaugen gezunden gezwungen etc., etc.

§ 5. Parfait et Plus-que-Parfait

Le parfait jargon tient lieu à la fois de l'imparfait- aoriste, du parfait et du plus-que-parf. ail.

Il se forme au moyen du part, passé et d'un des deux auxiliaires. Le choix de ces auxiliaires, en prin- cipe, se règle comme en ail. Notons cependant que, dans certains verbes neutres, on les emploie concur- remment pour désigner soit l'état, soit l'action : er is geschtigen, il est monté, il se trouve en haut ; er hot geschteigt, il a monté, il a posé cet acte. Comme on le constate, à ce double emploi des auxiliaires correspond une forme participiale différente.

Le plus-que-parfait peut encore se rendre explicite- ment, en intercalant un second participe {gehat ou gewe[se]n, selon les cas) entre celui du verbe et l'auxi- liaire : Ex. as ich liob gehat bekumen dein brnf, hob icii ihm gleichawekgetrngen zu deine eltern ; er is schaun gewen aufgeschtanen, nor er hot sich wider gelegt.

§ 6. Futur et Futur antérieur

Le futur se forme avec l'auxiliaire ïcA tce/, etc.. et l'infinitif. Le futur antérieur procède de la même façon

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que le plus-que-parfait : Ex. as ich wel hoben bekumen dein brif, wel ich ihm awcktrogen zu deine eltern.

§ 7. Conditionnel, présent et passé

Ce temps est formé de ich wolt, etc., et de l'infinitif ou du participe passe, selon que l'on désire exprimer le présent ou le passé : Ex. wen ich wolt hoben zeit, wolt ich dir onschreiben a genauern brif; wen ich wolt gehat zeit, wolt ich dir ongeschriben a genauern brif.

Solen, avec l'infinitif, exprime également le condi- tionnel présent, tandis que, par l'insertion de gewe- {se)n, on obtient le conditionnel passé : Ex. as DWD HMLK sol gewen wissen (pour wolt gewusst) zu we- men indi hend sein'IYilAM 7 wet areinjalen, wolt er ess, ganz sicher, nit gemacht.

On peut encore rattacher ici certaines expressions idiomatiques, telles que hait ich fohren (est-ce que je partirais ? ou : que ne suis-je parti !), etc.

§ 8. Passif

On le compose au moyen de weren, devenir, et du participe passé. Par exemple, pour ferkaufen : ich werferkauft, etc. ich bin geworenferkauft, etc. ich wel ferkauft weren, etc. ich wolt ferkauft weren, etc. ich wolt ferkauft geworen, Qic. wer ferkauft, sol er ferkauft weren, etc.

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fcrhauft weren ferkauft werendig ferkauft geworen

§ 9. Préfixes verbaux

Les préfixes inséparables sont : ant, be, der, ent, er, fer, ge, -S'w (correspondant à l'ail, ser). Les sépa- rables sont : anider, arauf, arauss, arein, ariber, arob, arum, auf, auss, awek, bei,durcli, ein,for,funander, iber, mit, noch, ob, on, um, unter, ^u (ail. *w), :^un- auf, 3urik, susamen.

Toutefois, iber et unter, comme en ail., sont insé- parables dans un certain nombre de compositions ver- bales : Ex. iberraschen, ich iberrasch, iberrascht, unter scheiden, ich unterscheid, unterscheidt, etc.

Vin. Mots invariables

Nous n'avons à parler ici que de l'adverbe et de la préposition.

Pour l'adverbe, signalons l'emploi fort généralisé des compositions avec -weis : Ex. bisslichweis (par petits morceaux), einzigœeis (isolément), etc.

Le jargon forme encore des adverbes en ajoutant -erheid à l'adjectif : Ex. schtilerheid, weinendigerheid, etc.

Dune manière générale, toutes les prépositions ré- gissent le datif.

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Sont exceptées fun tcegen et ^lUieb wegen, qui veulent au génitif le nom de la personne, tandis que le nom de la chose reste invariable : Ex. fun [sulieh) dess tatenss wegen ; fun [zulieh) grausskeit wegen. Fun meinetwegen, fun deinetwegen, etc., sont ici idiomatiques, comme en ail.

In, auf, far, durch, wegen, gegen peuvent aussi régir un accusatif, surtout quand il s'agit d'un neutre ou d'un nom avec l'article a. En voici des exemples : areingehn in doss kalte schtibele, entfern auf di fer- gebene frage, sich onnehmen far doss orime kind, kuken durch doss kleinefensster, reiden wegen a nau- tige sach, gehn gegen a grausse mehrheit, etc.

Auf, iber, unter, ausser, mit, noch;bis,far, durch, laut, B-j-T, BS-f-T, peuvent opérer une contrac- tion de l'article déterminé masc. ou neutre qui les suit ; on obtient alors : auf 'n, iber 'n, etc.

Zu, bei, in, fun peuvent produire, dans le même cas, zum, beim, in 'm, fun 'm.

Enfin, l'article déterminé disparaît souvent totale- ment après une préposition : Ex. in hausfun Got (dans la maison de Dieu).

Signalons aussi le redoublement de su et noch dans certaines expressions : zum fensster ::u, noch mein meinung noch, etc.

Auf, mit, zu,far, fun, bei, in, noch, combinés avec deni (cela) produisent : derauf, dermit, der^su, der- far, derfun, derbei, derin {derinen, derein), dernoch.

(A suivre.)

H. Bourgeois.

DIE INDO-GERMANISCHEN LEHNWORTER IM GEORGISCHEN

Dieser Aufsatz enthàlt eine Vorarbeit zu einem historischen Lexikon der georgischen Spraclie und bezweckt hier zunâchst die Feststellung der in dieser Sprache auftretenden indogermanischen Lehnwôrter, in der Zeit vom Erscheinen der âltesten Schriftdenk- màler bis etwa zum Jahre 1850.

Der Gegenstand der Untersuchung ist nicht neu., denn fast jeder, der sicli eingehender mit dem Ar- menischen beschàftigt batte, war gezwungen auf dièse Frage, freilich vom entgegengesetzten Standpunkte aus, einzugehen ohne im Stande zu sein, sie ausrei- chend zu beurteilen, weil dazu, die nôtigen Kenntnisse des Georgischen fehlten bez. der kaukasischen Spra- chen iiberhaupt. Hùbschman u. a. haben die Frage wiederholt gestreift. Vom Standpunkte des Georgi- schen bat sie zuerst in Angriff genommen : David Tsubinov in seinem dictionnaire géorgien-russe- fran- çais, St. Petersburg, 1840 ff.Er bat sich der Aufgabe in der Weise entledigt, dass er hinter den in Frage komraenden georgischen Wôrtern jedesmai die ent- sprechenden aus den anderen Sprachen in Klammern

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dahinter setzte. Ob er mm selbst aller der in Frage kommenden Sprachen mâchtig gewesen ist, oder ob er in der einen oder in dér anderen seine Gewàhrs- leute gehabt hat, habe ich nicht ermittelri kônnen, jedenfalls sind seine Ergebnisse mit Vorsicht zu be- nutzen und zwar besonders was desLateinische, Grie- chische und Armenische anbelangt ; denn wenn man nur allein, die griechischen Ausdrûcke in Betracht zieht, so muss man au.ch gegen die aus anderen Spra- chen grosse Bedenken haben. Wo dièse Irrtùmer seine Versehen sind, habe ich sie stillschweigend berichtigt ; sonst habe ich seine Schreibung in a ( ) » dahinter- gesetzt. Sodann enthàlt sein Lexicon eine Reihe von Ziisammenstellungen von Wôrtern, die absolut nichts mit einander zu tun haben, und ich glaube, dass es hier dem Verfasser mehr darauf angekommen ist, sein Wissen in das gehôrige Licht zu stellen, anstatt brauchbares zu liefern, denn es ist klar, dass dadurch leicht Irrefûhrungen entstehen kônnen, namentlich bei Sprachen, die nicht zum sog. c eisernen Bestand » gehoren.

Zu Arbeit selbst bemerke ich, dass ich im Gegen- satz zu Tsubinov die Lehnworte stets bei derjenigen Sprache aufgefiihrt habe, aus der das Wort entlehnt ist und nicht bei der, aus der es eigentlich stammt. Auf dièses Herkunftsverhâltnis bin ich nur beim Ar- menischen nàher eingegangen. Ist der Ursprung nicht mit Sicherheit zu ermitteln, so habe ich es auch unter der anderen môglichen Sprache aufgefùhrt mit einem Verweis beiderseits. Die persischen Lehn- wôrter habe ich in diesem Telle meiner Untersuchiing

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imberiicksichtigt gelassen, weil sie fast doppelt so zahlreich sind, als die anderen zusammen genommen.

Im ùbrigen handelt es sich auch bei dieser Arbeit nur um einen ersteii Versuch, das an Tageliegende und leicht Greifbare zusammen zu fassen, um zu sehen, wohin die Frage geht, denn sie ist gerade auf diesem Gebiete eine recht schwierige, und wenn man einmal indogermanische Wôrter untersucht, deren Etymo- logie dunkel ist, so kann man Jiier und da dièse mit Hilfe der Georgischen oder einer anderen kaukasi- schen Sprache aufklàren. Freilich Sicheres ist zur Zeit kaum zu ermitteln. Nun enthâlt das Georgische eine Menge Lehnworter vermutlich aus dem Armenischen, die Tsubinov nicht aufgefûhrt hat. Der Grund dieser Unterlassung ist gleichfalls nicht klar einzuselien, denn dass er die entsprechenden armenischen Ausdriicke nicht gekannt hat, ist kaum anzunehmen. Den zwei- ten Nachteil, den die Tsubinov'sche Arbeit hat, ist der, dass er selten die Belegstellen angiebt, wo das betreffende Wort sich findet, so dass die Frage, wann treten die einzelnen Lehnworte in die neue Sprache ein, absolut nicht zu beantworten ist, und damit ist eine Unterscheidung der zeitlich auf einander folgen- den Schichten auch nicht lôsbar. Diesen Nachteil habe ich wegen der Schwierigkeit der Litteraturbe- schaffung nicht ausfùllen kônnen ; so dass ich mich zunâchst darauf beschrànken musste, das von Tsubi- nov beigebrachte Material zu sichten und an und fiir sich richtig zu stellen.

Zur Transcription ist zu bemerken 1) Georgisch : Ich habe fiir dièse Arbeit die Transcription von Dirr,

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georg. Grammatik, Wien [1906], p. 5 f. ûbernommen, die mit der von Fr. Millier im « Grundriss der verglei- chender Sprachwissenschaften » 3. 2. bis auf einige nebensâchliche Dinge ûbereinstimmt, Diphthonge kom- men nicht vor. y ist ein Laut zwischen h und ch, ailes andere ergiebt sich von selbst. 2) Russisch : b=^v, r = g, 3 = z, ^=z, H=j, c = s, x = ch, n=c, ^ = c, m = s, m^sc, !> = ', M = y, B=:', 'fe = ë, 3 = è, io = ju, a = ja, {|) = f, v=:y; der Rest ist mit den lateinischen Buchstaben lautlich gleicb.

1. iideutsche)) Lehnworte.

russ.

kamloti

kamlot

étoffe (!) de poil de chèvre

kartop'eli

kartofel

pomme de terre

mast'abi,

mastab

échelle

mast'ari

p'otsta,

pocta

poste

p'osta

falda

falda

plie

feldiegiri

fel'd'eger

courrier du cabinet

feldmarsali

fel'dmarsal

maréchal d'armée

feldfebeli

fel'dfebel

sergent-major

feldtsel.imeiteri

fel'dzejgmejster

maître d'artillerie

flangi

flang

flanc

fligel-adiutanti

fligel-ad'jutant

aide de camp

fligeli

fligel

aile d'un édifice, forte-piano

fortka,

fortka, fortocka

vasistas, guichet de

fenêtre

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fortotska '

forstati forstad faubourg

f urstati

fraki frak froc

freilena frejlina demoiselle...

Die (( deutschen » Lehnworte erweisen sich also fast aile als aus dem Russichen stammend mit Ausnahme der beiden folgenden, von denen das erstere allerdings zweifelhaft ist :

strik'oni stroka, strocka ligne d'écriture d. Strich trik'oni sulta(gziri) juge de village, député d. Schulze, Dorf-

schulze

Auf welchem Wege indessen dièse beiden Worte in das Georgische gelangt sind, vermag ich nicht anzugeben.

Fast aile Worte sind modem und dûrften kaum liber das 17. Jahrhundert hinausgehen.

Da es fur die weitere Untersuchung von Wichtig- keit ist, so will ich hiergleich die Tabelle zusammen- stellen, aus der ersichtlich ist, wie sich die einzelnen Laute in den beiden Sprachen entsprechen.

russ. :

a b vg

d

e,ë,e

z

z i,j k

georg. russ. :

:a b,r g,h n,ll m n

d,f

0

a,e,i P

dz,z r

z,ts i,- k s t u

georg. russ. :

: 1 m n

f ch c

o,u c

P.P'

s

r

se

s t,t' u ju ja

georg. : p',f ts,s,ds s i,iu a

russ. : f(2r) y ' y .

georg. : - i

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Béfnerkenswert ist hieran, dass im WortmUera das russ. p durch p' wiedergegeben wird. Hier und da finden sich auch Auslassungen einzelner Buchstaben im Wortinnern, am Wortende geht " relgelmâssig verloren und wird durcli das georgisch i ersetzt. Im Allgemeinen ist die Wiedergabe der russichen Laute genau, und die Abweichungen erklâren sich wohl zum grossen Teil, durch die dialectischen Differenzen im Russischen selbst. Der eigentûmliche Zug des Georgischen, fast sàmmtliclie Worte auf -i ausgehen zu lassen, wird auch auf die Fremdworte ausgedehnt.

2. englische.

angl.

[suli

soûl 3. frarusôsinche.

esprit, âme]

brilianti

russ.

brilliant

brillant

but'ilka

butylka

bouteille

grizeti

grizet .

g risette (étoffe)

lazareti

lazaret

lazaret

paketi

paket

paquet

faetoni

faeton

phaéton

fanfaroni

fanfaron

fanfaron

fasoni

fason

façon

favori:! \

favorit

favori

fortep'iani

fortepiano

forte-piano .

Bei einzelnen

der angefuhrten

Worten kan man

allerdings

in Zw^ifel sein, ob das

1. eine oder andere

niclitdoch.

franzosisciien Upsprungs

ist, mit^^icbfeçheit

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lâsst sich indessen das nicht nachweisen, da die Worte âusserlich zu wenig verschieden sind. Folgende Worte sind indessen franzosischen Ursprungs,

fr.

1. bugri; Ezech. 32,12, Hosea 7,7. bougre. Wiedas Wort in die Bibelubersetzung gekommen ist, vermag ich nicht zu erklàren, vielleicht handeltes sich auch um einen blossen Zufall.

2. gandiduri (auch gan-di-duri ^ von von Tours), fr. gros de Tours (StofE), russ. grodetur; das Wort ist otîenbar auch unabhângig vom Franzosischen, weil das Wort gros darin fehlt.

4. indische.

Davon zàhlt Tsubinov drei auf, die ich beiden persischen Lehnwôrtern besprechen will.

5. hollàndische.

russ.

flagi flag drapeau d'un navire

flugeri fljuger girouette

Beide Worte sind russischer Herkunft.

6. italienische.

russ.

karantini

karantin

quarantaine

flaneli

flanel

flanelle

floti

flot

flotte